Le Calendrier en Égypte Antique
Le Calendrier que nous connaissons et utilisons dans nombreuses de nos sociétés aujourd'hui a des origines millénaires et les égyptiens de l'antiquité utilisaient une version très proche. Découvrez comment était organisée l'année égyptienne !
Calendrier égyptien ancien
Sculpté dans le grès du Temple de Kom Ombo
Origines du calendrier moderne
Le calendrier que nous utilisons de nos jours est basé sur le rythme du Soleil. À l'origine, c'était sur le calendrier lunaire que l'on se baisait. Il y a plus de 10 000 ans, le peuple égyptien vivait au rythme du Nil et de sa crue annuelle. Fertilisant les terres et apportant la vie, cette crue était donc pour les égyptiens de l'antiquité bien plus importante que les phases de la lune. C'est à ce moment là que le calendrier solaire est né.
Cependant, ce calendrier très ancien n'était pas tout à fait le même que celui que nous utilisons. En effet, il comptait 360 jours répartis en 12 mois de 30 jours (12 x 30 = 360 jours — et c'est d'ailleurs également l'origine de la division du cercle en 360 dégrés !).
Organisation de l'année ancienne
Ce calendrier de 360 jours était découpé en 3 saisons successives (et non 4 comme aujourd'hui), appellées tétraménies, toujours liées au rythme du Nil :
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3ḫ.t | “Akhet” — Innondation (crue du Nil) | ||||
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pr.t | “Peret” — Émergence (décrue du Nil) | ||||
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šmw | “Chémou” — Chaleur (saison des récoltes) |
Puisque la vie et l'année étaient rythmées par le Nil, celle-ci commençait donc pas l'innondation des terres, puis des semailles lors de la décrue du fleuve, et enfin la récolte pendant l'été.
Calendrier égyptien antique
Temple de Karnak
Cependant, avec seulement 360 jours, cette année ancienne était bien trop courte, et les saisons commencèrent à se décaler très rapidement : de 1 mois en 6 ans. Les prêtres d'alors en ont donc déduit que l’année était plutôt de 365 jours.
C'est donc ainsi que le calendrier de 365 jours est né, 4 000 ans avant notre ère et il allait perdurer pendant 4 millénaires.
Ces jours additionnels, dits jours épagomènes, ce qui signifie “ceux qui sont au dessus” et indique qu’il s’agissait d’un groupe de jours distinct des mois de l’année. Ils avaient pour nom Osiris, Horus, Seth, Isis et Nephthys conformément à la légende égyptienne que Plutarque a retranscrite :
Correspondance entre Égypte Antique et calendrier moderne
Avec un total de 365 jours, le calendrier égyptien a des correspondances précises avec notre calendrier moderne. Ainsi, les 12 mois tombent au milieu de nos mois actuels :
Akhet |
Thout (Thot)
|
19 juillet au 17 août |
Phaophi
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18 août au 16 septembre | |
Athyr (Hathor)
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17 septembre au 16 octobre | |
Khoiak
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17 octobre au 15 novembre | |
Peret | Tybi (l'offrande) | 16 novembre au 15 décembre |
Méchir | 16 décembre au 14 janvier | |
Phaminoth | 15 janvier au 13 février | |
Pharmouti | 14 février au 15 mars | |
Chémou |
Pachon
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16 mars au 14 avril |
Payni
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15 avril au 14 mai | |
Epiphi
|
15 mai au 13 juin | |
Mésori
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14 juin au 13 juillet | |
Jours |
épagomènes
|
14 au 18 juillet |
Pour aller plus loin dans la découverte du calendrier égyptien, ce livre pourrait vous intéresser :
Livre de François Chabas, Paris, 1870
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Un calendrier “vague”
Comme nous le savons aujourd'hui, l'année solaire n'est pas exactement de 365 jours, mais 365 jours et un quart de jour. Ainsi, alors que le lever héliaque de Sirius (i.e. son apparition à l'aube au-dessus de l'horizon à l'est, au même endroit que le soleil) est censé avoir lieu le 1er Thot, celui-ci commença à se décaler progressivement. Il se fit le 2 au bout de quatre ans, le 3 au bout de huit ans, etc. et toutes les fêtes attachées à ce calendrier commencèrent à dériver de la même manière. Après 730 ans la canicule et les récoltes étaient fêtées en plein hiver. D’où ce surnom de calendrier vague.
Alors que Jules César ajouta un sixième jour épagomène tous les 4 ans, les prêtres égyptiens conservent le calendrier inchangé et sanctifièrent chacun des jours de l’année, l'un après l'autre tous les 4 ans. En 1461 ans, le calendrier avait fait le tour des 365 jours sanctifiés et le retour au 1er Thot était l'occasion de festivités monumentales. Ce long cycle est appelé période sothiaque.
Si certains pharaons comme Ptolémée III (246-222 av. J.-C.) essayé d'ajouter un sixième jour épagomène tous les 4 ans, cela fut à chaque fois en vain puisque les égyptiens continuèrent d'utiliser le calendrier vague.